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Parmi les amateurs de musique qui gravitaient autour
d'Henri Louis de Lagrange et de Maurice Fleuret était une Madame Annie W.,
femme d'un industriel que l'on ne voyait jamais. Nous fîmes connaissance,
nous vîmes souvent à Paris chez nos deux amis et nous sympathisâmes.
Elle était tout le contraire d'une bourgeoise coincée :
exaltée, cyclothymique, enthousiaste, généreuse. Elle était souvent
flanquée d'un peintre ou d'un musicien qu'elle devait sans doute aider
d'une façon ou d'une autre. C'est elle qui me présenta le peintre Denis
Rivière qui devint mon meilleur ami.
Annie W. ne disait pas grand-chose de son mari sinon
qu'il était très pris par ses affaires et qu'il n'avait pas de temps pour
l'art… Et voilà pourtant, qu'elle m'annonce d'un coup, qu'il a acheté un
superbe terrain à Gif-sur-Yvette, au bord d'un ruisseau avec de grands
arbres, et que le couple veut y construire un bâtiment qui serait une
sorte de fondation culturelle privée. Ils ont l'intention de lancer un
concours d'architecture et quatre équipes y seront conviées et rétribuées.
Accepterai-je d'en être ? Les noms des collègues avaient de quoi
m'impressionner, (des gens connus et chevronnés) mais bien au contraire
car c'est le fort des " outsiders " que d'avoir tout à gagner. |
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Rencontre du mari. Plutôt froid ! Visite du terrain:
superbe ! Et je pars comme en quarante avec la volonté de gagner. Je
propose trois solutions, mais basées toutes les trois sur le même principe
: sur un terrain inondable, avec un sol peu solide il faut une maison
légère : en bois, en métal ou bien flottante sur un étang creusé à la
place du marais. (extrait d'une monographie en
préparation) |
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